Qu’on le considère comme un génie, un dictateur ou un agaçant mégalomane, Steve Jobs est la première rock star du hi-tech. Son annonce de retrait en tant que PDG d’Apple, bien qu’attendue, sonne comme une triste nouvelle pour tous les fans de la Pomme à travers le monde. Il existe pourtant plein de bonnes raisons de s’en réjouir. « And it’s available… Today ».
1.
Jobs va pouvoir devenir exclusivement un visionnaire
Il convient déjà de bien lire le communiqué: oui, Steve Jobs prend définitivement du recul. Non, il ne quitte pas Apple et encore moins son influence sur la compagnie la plus chère du monde. En devenant le Président du groupe d’actionnaires, il va pouvoir se concentrer uniquement sur la stratégie globale de la marque, tout en délaissant les fonctions et responsabilités très quotidiennes d’un PDG. Et si Jobs est un excellent PDG, il reste surtout un visionnaire unique.
2.
Cook est un bon tampon
Cette promesse est marquée de la garantie Tim Cook. Le lieutenant de toujours est réputé pour être un gestionnaire de haut volet un proche de Jobs. Son nouveau rôle de PDG peut se voir comme une extension de Jobs. Car Tim, bien que très compétent, déteste la lumière et la stratégie. Voici donc une promotion sur mesure.
3.
Il y a plein de chantiers en route
Jobs en semi-retraite, tout le monde voit déjà Apple errant comme un navire sans capitaine. Mais c’est oublier qu’à court terme, la marqueest déjà engagée dans de nombreux chantiers et marchés : iPhone, iCloud, la division Mac etune potentielle iTV. De quoi garder suffisamment de caps durant quelques années, tout en sachant que Jobs se concentre désormais sur le long terme, qui sera sans doute son dernier héritage laissé à la « start up » de toujours.
4.
La concurrence sera boostée
On a souvent l’impression que Jobs guide sa boîte comme Moïse son peuple : rien ne peut l’arrêter. Et surtout pas la concurrence. Régulièrement battue et raillée, cette dernière avait l’impression (bien tangible) que tout ce que Jobs touche se transforme en or (ou en alu et en verre), mais juste pour lui. Symboliquement, sa retraite sonne une époque des possibles où Apple redevient vulnérable tout en restant redoutable. Nous pourrions donc voir bien plus d’initiative et de prise de risque de la part des concurrents, qu’ils soient constructeurs, ou géants du web service. Et cerise sur le gâteau, Apple adore la concurrence
5.
Les actions seront enfin abordables(et les résultats restent excellents)
A la lecture de la courte lettre de Steve Jobs, l’action Apple a dévissé de 7% dans la foulée. Nul doute qu’elle remontera rapidement. Mais une action Apple qui baisse, c’est aussi exceptionnel qu’une action Eurotunnel qui grimpe. Profitez-en pour investir.
6.
Les vetos de Jobs pourraient sauter
Jobs, c’étaient des décisions fortes, mais aussi beaucoup de veto sur certains marchés ou gammes. Son retrait pourrait laisser la voie à des nouvelles pistes que l’état major soutenait dans son coin: une télé, un appareil photo, une voiture, une licence OS X ouverte ? Dans le sillage du départ de Jobs, bien des cartons d’archives pourraient se rouvrir.
7.
Le sous-pull noir est enfin banni à vie
Nous ne vous le dirons jamais assez: le sous pull noir est une pièce très risquée. La probabilité de passer pour un mannequin Rodier est bien trop risquée pour le porter seul, en costume ou pire, comme Steve Jobs. Toujours affublé de son trio « sous pull / 501 / New Balance », l’idole des geeks a faillirendre la chose acceptable (bien que cette combinaison soit très malheureuse en terme de goût, nous sommes d’accord). Maintenant que Jobs rentre un peu plus dans la légende, son pull le suivra et ce sera très bien: il deviendra un tabou dans notre garde robe, contrairement aux 501 et New Balance, que vous pouvez porter (pas ensemble).
8.
Apple à appris la leçon et garderal’esprit
Apple sans Jobs en 2011 n’est pas comparable avec l’Apple sans Jobs de la décennie 1985-1997. La compagnie, qui avait viré son leader à l’époque, a compris ce qu’il fallait faire et ne pas faire, tout en se trouvant dans une position de leader et non plus de challenger sur des marchés clefs. Difficile de l’imaginer faire les mauvais choix, perdre sa dynamique et son modo du jour au lendemain.
9.
Jobs aura plus de temps pourrépondre aux mails à sa manière. Deux phrases, peut-être ?
Parmi les nombreuses légendes qui entourent Steve, ses emails se positionnent en bonne place : depuis quelques années, ce dernier répond de manière sporadique aux clients journalistes avec un style unique: la concision à l’extrême.
« Nous ne sommes pas d’accord. »
« Nope. »
« Soyez patients. »
« Tout faux. Attendez. »
« Ca arrive. »
Autant de messages express qui sont largement relayés et encore plus commentés par les médias, un comble de sur-écoute à l’encontre de l’ex-PDG d’Apple. Avec plus de temps libre, il pourra peut-être encore plus distiller ses messages « galette St Michel »: aussi secs que savoureux.
10.
Vivement le retour de Jon Rubinstein
Juste avant le départ de Jobs, l’acte hi-tech de l’été s’appelait HP: le premier constructeur mondial de PC stoppe net la production de smartphones et tablettes sous WebOS, le système d’exploitation crée par Palm et Jon Rubinstein… Un ancien d’Apple. Brillant et charismatique, ce dernier pourrait bien revenir au bercail pour se poser en nouvel évangéliste et visionnaire de la Pomme, laissant à Jobs un repos total – et bien mérité.