Retour sur un des rares échec de la marque à la pomme

Lancé en grande pompe, Steve Jobs présentait son nouveau prodige comme la rencontre de Twitter et Facebook avec le logiciel iTunes :

“It is like Facebook and Twitter meet iTunes […] It is not Facebook. It is not Twitter. It is something else we’ve come up with. It’s all about music.”

Cette nouvelle plateforme était dédiée à l’échange entre les fans utilisateurs de l’iTunes Store et les artistes avant tout acte d’achat. Il était possible de suivre l’actualité musicale de ses artistes préférés, voir ce qu’écoute ou achète leurs amis et découvrir de nouveaux sons. Rien de plus.

Quelques mois après, Tim Cook tenu une allocution qui ne laissait présager rien de bon quant à l’avenir de Ping :

“We tried Ping, and I think the customer voted and said, ‘this isn’t something that I want to put a lot of energy into’ I don’t know if Ping will survive. We’ll look at it.”

Près de deux ans après son lancement, CNN qualifiait Ping de grand flop technologique avec un million d’utilisateurs (pour 400 millions de comptes sur l’iTunes Store rappelons-le).

Les causes de l’échec

Grand précurseur sur des marchés tels que les Smartphones ou les tablettes tactiles, Apple a plus de mal quand il s’agit d’être un « suiveur ». En entrant dans le secteur des réseaux sociaux, déjà bien bâti, Apple s’y ait cassé les dents.

La première et plus grande raison de cet échec tient en un seul mot et en une action quotidienne faîte par des millions d’utilisateurs actifs : Facebook. En effet, il semblait évident que Ping ne pouvait faire face au géant Facebook, aucun autre réseau social n’y ait parvenu. Mais ce n’est pas tout. Steve Jobs était bien conscient que son réseau social ne pouvait rien contre la plateforme de Zuckerberg. La seule solution était de l’intégrer. Facebook était effectivement bien intégré à Ping à son lancement jusqu’à que cela arrive aux oreilles de Mark Zuckerberg. Pour ne pas avoir tenu au courant de ses intentions d’intégration, le fondateur de Facebook a coupé court au projet d’Apple. En coupant l’accès à Facebook, Zuckerberg a scellé à tout jamais le sort de Ping.

Par la suite, lors d’une conférence All Thing Digital, Jobs avait révélé ne pas s’être entendu avec Facebook.

« Les termes imposés par Facebook étaient trop onéreux », avait-il dit alors. Jobs ne voulait pas verser un centime à Facebook, c’était là une belle erreur stratégique. Pourtant, quand son biographe Walter Isaacson, lui avait demandé quelle personne il admirait le plus dans la Silicon Valley, Mark est le premier nom à être sorti de sa bouche.

Mis à part la non-intégration de Facebook, d’autres facteurs expliquent la fin prématurée de Ping dont : l’implication faible d’artistes (Lady Gaga avait crée une page…non actualisée depuis plus d’un an !), l’impossibilité de modifier son statut, l’impossibilité d’écouter de la musique avant l’inscription, les excessives offres intrusives pour acheter de la musique, rigidité du service, fonctionnalités limitées…bref, Spotify et Deezer, qui suivirent le lancement de Ping, auront réussi là où Apple n’en a pas été capable.